Dans l’intimité de l’illustratrice Agathe Marty

Illustratrice, photographe ou encore designer, Agathe Marty a le sens de la créativité. Nichée dans son cocon montalbanais, elle puise son inspiration dans la beauté du Sud, ses couleurs, ses palmiers et ses couchers de soleil. Elle aime aussi à dessiner les femmes, dans leur pluralité, et leur rend hommage de la plus belle manière. Retour sur un moment passé chez elle, à discuter entre deux nouveaux projets.

Madame Riviera : De ce que nous dit ton parcours, tu as toujours été une fille du Sud : Montauban, la Provence mais aussi l’Australie… Peux-tu nous dire quelques mots sur ces points de chute qui t’ont révélée et construite, en quelque sorte ?

Agathe Marty : Je suis née à Montauban, dans le Sud de la France, ensuite je suis partie vivre au soleil en Australie où j’ai toujours vécu les pieds dans l’eau. C’est vraiment le cadre idyllique quand on aime les paysages du Sud. Il y a trois ans je suis rentrée en France, au Nord de la Provence et depuis peu je suis revenue à Montauban, dans mon Sud natal.

Sur ton site, tu évoques brièvement ton expérience australienne en disant que tu devais y vivre seulement quelques mois et que tu y es finalement restée durant 4/5 ans. Quel a été ton lien particulier avec ce pays ? Et quelles ont été les raisons de ton départ avorté ?

Je suis partie en Australie en année de césure pendant mes études, entre ma licence et mon master. Ce qui devait être un voyage de huit mois avec ma meilleure amie s’est finalement transformé en séjour de quatre ans et demi. Au bout de huit mois je me suis rendu compte que l’Australie était un pays qui me correspondait beaucoup sur plein de choses, notamment l’état d’esprit. Les gens sont très ouverts. J’aime beaucoup l’entreprenariat et là-bas tout est possible, personne ne te juge. C’est vraiment un état d’esprit que j’ai trouvé très différent de ce que j’avais pu déjà voir ici en France. J’ai accumulé les petits jobs là-bas pour pouvoir y rester et payer tout ce que j’avais à payer. En parallèle, je faisais un peu de graphisme, ce n’était pas encore de l’illustration. Puis j’ai accumulé ça pendant plus ou moins quatre ans et demi. Tout simplement parce que je me sentais bien en Australie, j’avais envie d’y rester. Le travail à ce moment là, c’était secondaire, je me disais, tant que je peux rester et profiter… Finalement, on a du rentrer parce que les Visa, c’est très compliqué et qu’après les avoir enchaînés, il en faut des permanents qui sont difficiles à obtenir. Je suis aussi rentrée parce que l’Australie est à 24 heures de vol et au bout de quatre ans et demi, j’ai pris ce que j’avais à prendre de ce pays. Je suis rentrée pour voir ce qu’il se passerait pour moi en France.

C’est donc là-bas que tu as découvert ta passion pour l’illustration ?

Pas vraiment. Ça a commencé dès que je suis rentrée d’Australie, justement. J’avais déjà beaucoup touché au graphisme mais c’était pour du perso, pour des petits projets, pour des connaissances. C’était une infime partie de mes études de communication et de relations presse mais ça m’a toujours plu. Et presque de suite après être rentrée en France, je me suis acheté un Ipad. C’est à partir de ce moment là que j’ai commencé à dessiner dessus et que je me suis dit ‘en fait, ce que je suis en train de faire, ce sont des illustrations, et c’est cool !’. Ça a donc commencé comme ça. Je n’ai jamais dessiné en traditionnel. J’ai commencé par le digital et je ne fais que du digital.

Aujourd’hui, tu es illustratrice freelance. Tu peux donc travailler tout en voyageant, mais ton travail est majoritairement et presque uniquement axé sur le Sud. La mer, les palmiers, le soleil… Ces inspirations là te portent ainsi réellement, professionnellement ?

J’ai toujours aimé le soleil, la chaleur, la plage. A contrario, l’hiver, la neige et le froid, ce n’est pas du tout mon truc. En Australie, ce côté là a encore plus été développé car en voyageant vers le Nord du pays il n’y a plus vraiment de saison et il fait toujours chaud. Et je me suis dit que vivre dans un endroit où il fait soleil toute l’année, où tu peux rester en t-shirt… c’est juste trop bien ! Même par rapport à mon moral, j’étais vraiment au top. Et d’autre part, les couleurs chaudes m’inspirent beaucoup. Le beige, le jaune, le orange sont des couleurs d’été, de couchers de soleil. Je pourrais dessiner des illustrations hivernales mais mon inspiration reste l’été donc même en hiver, je dessine des illustrations estivales, et ça fonctionne bien. Je dessine uniquement ce qui m’inspire sinon je me retrouve avec des illustrations dont je ne suis pas forcément fière et je vois que ça ne prend pas derrière non plus.

Ton travail porte aussi essentiellement sur les femmes, dessinées de façon très diverse. Y vois-tu là une forme de féminisme, que tu voudrais transmettre au travers de tes illustrations ?

Il y a clairement derrière un message féministe. Je suis moi-même féministe même si je ne suis pas engagée de façon extrême. Je ne dessine que des femmes, je n’ai jamais dessiné d’hommes et je ne pense pas que je le ferais un jour. Il y a quelque chose qui m’inspire beaucoup dans la femme, dans ses courbes, ses cheveux, son port de tête… Je trouve ça très beau. Et il y a un certain message dans le fait d’être une femme et de ne dessiner que des femmes. Même si je ne le dis pas forcément par écrit, il y a toujours ce désir de ne représenter qu’elles.

Rappelons également que tu n’es pas seulement illustratrice, mais aussi créatrice d’imprimés pour des textiles par exemple ou des coques de téléphone, et photographe. Tu as un bon nombre de cordes à ton arc…

J’ai commencé avec la photographie, cela remonte à plusieurs années et c’était bien avant l’illustration. Avec la photo, j’avais cette chose que j’ai toujours avec l’illustration maintenant : ce regard sur la composition des choses. J’avais un œil pour la photographie que j’adorais développer et plus tard est venue l’illustration. Dans un premier temps, j’ai fait beaucoup de portraits, puis je me suis rendu compte que c’était bien de faire des affiches, mais quand je les imprime cela rend absolument pareil que sur mon Ipad. Donc je me suis tournée vers le textile. Ça a été une révélation de voir le motif dessiné sur mon Ipad et de le voir après prendre vie sur du tissu. C’est tellement plus gratifiant de voir l’illustration sur un tissu en mouvement. Je me suis dit que je voulais vraiment faire ça et ça fait un an et demi que je le développe au maximum pour pouvoir attirer et travailler avec le plus de marques possible dans le textile. Ça peut être de la mode mais aussi du textile d’ameublement. J’ai récemment travaillé sur une collection de nappes pour cet été… Ça peut être toute forme de textile. C’est une partie de mon job que j’aime le plus.

Tu as 29 ans, aujourd’hui, en es-tu là où tu voulais être ?

Carrément. Je crois beaucoup à la loi de l’attraction et à la visualisation. Je suis tout le temps en train de m’imaginer dans la situation dans laquelle j’aimerais être d’ici quelques mois ou quelques années. Je l’écris, il m’est arrivé aussi de le dessiner, et je me suis toujours vue indépendante. Je ne savais pas encore comment, ni par quelle activité mais je me suis toujours vue comme ma propre patronne en travaillant de n’importe où. C’était un de mes objectifs principaux de vie professionnelle et je pense que je l’ai plus ou moins accompli.

En tant que personne très créative, avant même d’être illustratrice, ton cerveau bouillonne-t-il encore et toujours de nouvelles idées, de projets que tu voudrais voir naître ?

Oui, toujours. Mais quand on fait un métier comme le mien, qui nécessite d’être toujours dans la création, ça peut être très compliqué. Parce qu’il y a des jours voire des semaines où ça ne veut pas, où il n’y a pas les bonnes idées, où il n’y a pas le bon rendu, où je suis dans un mauvais état d’esprit. Je dépends beaucoup de ma créativité, de ma santé mentale aussi, et il faut apprendre à jongler avec parce que lors de ces ‘jours sans’, je fais plus d’administratif, des taches qui nécessitent d’être moins créative. J’ai toujours des idées mais il faut réussir à les dessiner, les mettre en place, s’organiser. Et le fait d’être indépendante nécessite énormément de rigueur parce qu’il faut que j’arrive à faire quelque chose même les jours où ça ne va pas. Je ne peux pas juste m’arrêter de travailler parce que je ne suis pas créative. Mais des projets il y en a toujours, voire trop. Alors il faut se focaliser sur les projets qui nous tiennent le plus à cœur.

En parlant de projets, en as-tu de nouveaux en cours ?

J’ai une très belle collaboration qui arrive pour cet été, sur des pièces textiles. Il s’agit d’une collection exclusive entre nos deux univers, avec mes motifs. Ça correspond exactement à ce que j’aime. Par ailleurs, en 2022 j’avais vraiment pour objectif de travailler avec une marque un peu ‘goal’ qui est le Club Med. Elle m’a contactée et je lui ai fait une série d’illustrations qu’elle a commencé à sortir sur son Instagram. Ça fait partie des projets qui me paraissaient fous il y a quelques années encore.

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