Comment faire le deuil d’une relation ?

Lorsqu’une relation s’arrête, que ce soit en amour ou en amitié, il est très difficile d’en faire le deuil. Malgré les encouragements de notre entourage, nous n’avons pas forcément la force ou la connaissance des bonnes étapes à suivre pour aller mieux. Morgane Catoire, experte en relations et en psychologie, nous offre ses conseils pour passer à autre chose après une rupture amoureuse ou amicale.

[arm_restrict_content plan=”3,2,” type=”show”]

Est-ce une bonne chose de couper toute communication après la fin d’une relation ?

Souvent, le conseil que l’on nous donne est d’attendre un temps avant une reprise de contact avec celui qui nous a déçu. Ou de ne plus du tout être en contact avec ce dernier. Cette méthode permettrait de passer plus sereinement cette douloureuse séparation mais elle dépend de la durée de la relation. Morgane nous explique que si elle est courte, couper court permet de se reconnecter à ses émotions. Ce qui est très important. En revanche, si elle est longue, des engagements ont pu être pris. Qu’ils soient matériels ou non (un mariage, des amis en communs ou même des enfants). Dans ce cas, vite passer à autre chose relèverait de la magie. Ce qui est douloureux est ce contact de façon régulière avec celui ou celle qu’on aimerait fuir. Il est alors nécessaire de dénouer tout cela : « Qu’est ce qui fait que je reste attachée à la relation ? Qu’est ce qui fait que c’est difficile pour moi de le ou la quitter ? ».

Dans cette exploration, nous repensons aux moments de bonheur mais aussi aux disputes récurrentes. Ces dernières rendent complexe l’acceptation de la séparation car nous n’avons pu réparer certaines choses. S’offre à nous un vrai travail pour notre propre bien être. Il est possible de le faire à deux en étant accompagnés en médiation pour dénouer ces nœuds qui font que nous restons accrochés l’un à l’autre par des sentiments négatifs.

Quitter le négatif et se donner la force de reprendre son quotidien en main

S’accorder d’aller mieux mais par quel moyen ? « Cela commence par prendre le temps d’honorer son chagrin » répond notre psychothérapeute. Lors d’une rupture, le gouffre est aussi profond que le rêve était élevé. Il faut « honorer la beauté » de ce que nous avons perdu. Cela demande de prendre le temps de se donner une réflexion sur ce que nous attendions dans cette relation. Ce qui permet ainsi d’ouvrir les pistes pour retrouver cette force abandonnée pour le quotidien. Une question émerge : Comment nourrir autrement nos besoins ? Morgane prend comme exemple le fait de se sentir entendu. Des amis peuvent nous offrir cette écoute et le soutien dont nous avons besoin. Ou afin de retrouver ce regard positif sur soi, peut-être faut-il se sentir désiré ? Se mettre en valeur sans concrétiser quoi que ce soit, pourrait être positif ? De nouvelles expériences s’offrent à nou. Et nous permettent de répondre à nos questions afin de s’autoriser à guérir de ce deuil.

Se donner le droit d’aller mieux

Ce besoin de se sentir aimé est très profond, délicat et demande des connections. Les amis ou la famille représentent des ressources précieuses. L’experte nous dit que « l’idée n’est pas de leur demander s’ ils nous aiment mais justement d’aller dire à ceux pour qui nous avons un élan amical ou un amour familial, ce que nous aimons chez eux. Leur parler de cette amitié ou de cet amour et de ce que ça nous fait vivre ». En faisant cela, nous repérons ce dont nous avons besoin pour être nourris. Lors du partage de nos émotions, le cadeau est le retour de ce que la personne en face de nous ressent pour nous. « C’est le meilleur chemin pour sortir de ce chagrin et reprendre la route de son quotidien » affirme Morgane.

Comment éviter la peur de vivre une nouvelle déception dans une realtion ?

Notre psychothérapeute informe que si l’angoisse se présente, il nous faut des stratégies pour éviter d’y être confronté. Donc être accompagné par un professionnel. Si la peur s’invite, notre experte explique que « nous sommes dans un environnement physique et relationnel complexe, et le cerveau a pour mission de faciliter la tâche donc de faire des schémas mentaux ». Les schémas appris permettent de simplifier la réalité plus rapidement et de prendre des décisions. Dans les relations amoureuses, nous avons tendance à compléter le portrait avec toutes les autres qualités qu’on aimerait trouver chez la personne. « Cette projection est normale », nous rassure la psychothérapeute. Alors, pour éviter de retomber dans la déception, « l’idée est de prendre conscience de ses propres schéma. Et donc au fur et à mesure du temps prendre connaissance du sur-investissement de qualités que je fais sur cette personne qui ne sont pas forcément les siennes dans la réalité » confie Morgane Catoire.

Le mot de la fin

En voulant être prévoyant afin d’éviter la séparation, une communication avec l’autre permet de se rassurer et d’avoir des précisions sur nos pensées. Donc d’être en contact avec la réalité en permanence. Alors ne nous en voulons pas de projeter et de connaître encore des déceptions. « Avoir cette conscience et pouvoir s’exprimer envers soi-même ou envers l’autre dans la relation. C’est un immense travail qui est constant et infini. C’est aussi du courage de pouvoir dire les choses. Car nous montrons une certaine vulnérabilité et un endroit qui permet d’être d’humanité à humanité. C’est le meilleur endroit pour vivre de l’amour » conclut la professionnelle.

Vous l’aurez compris, passer à autre chose demande une certaine réflexion. Mais aussi du temps et de la communication avec soi ou les autres. Une pincée de réponses à nos attentes, une touche d’écoute et une poignée de courage sont la recette d’une cicatrisation douce et positive.

Vous pouvez retrouver et joindre Morgane Catoire sur son site .

[armelse]

Pour lire la suite, abonnez vous à Madame Riviera.

[/arm_restrict_content]